Número 276 - Zaragoza - Diciembre 2023
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Wagner y Gobineau
De: César Andrade
Fecha: 21/08/2003 11:01:49
Asunto: Wagner y Gobineau
Saludos a todos.
En otra conversación ha sido mencionado el nombre de Gobineau. Creo que el mejor estudio de la relación entre el alemán y el francés es "Wagner et Gobineau" de Eric Eugéne, le cherche midi éditeur, París, 1998. En el Libro-Programa del Festival de Bayreuth 2002 se incluye un artículo del mismo autor que es una especie de resumen de su libro. Naturalmente no se trata de reproducirlo aquí completo, pero sí citaré el apartado dedicado a "Heroísmo y Cristianismo" y la conclusión final.

"...sa preocupacion principal ëtait de répondre -au fond- á un document (el "Ensayo sobre la desigualdad de las razas humanas") qui l´avait tant impressioné qu´il avait interrompu la composition de "Parsifal" pour le lire. "Heldentum und Christentum" est donc un documente essentiel par les conditions mêmes de sa maturation et de son élaboration et son statut affiché á légard de la penseé de Gobineau.

"Commencé á la mi-août, l´article fut achevé le 17 septembre 1881. Wagner en fut trés satisfait. Il lui semblait qu´il avait su écrire ce qu´il avait a dire sans pour autant être amené a rompre avec Gobineau. Aucune polemique inutile ne devait l´opposer á un homme aussi prompt á en découdre. Comment avait-il fait? Aprés avoir resumé les principales théses gobiniennes (sous une forme malheuresement trop bienveillante á l´egard de Gobineau, ce qui ne pouvait qu´accroitre les risques d´interpretation fautive), Wagner présentait ensuite les raisons qui l´amenaient á s´opposer au Français avec des phrases fortes. Il soulignait tout d´abord qu´"Un regard jeté sur toutes les races ne saurait nous faire méconnaître une unité dans le genre humain, dont nor pourrions dire que ses qualités, dans le sens le plus noble, sont resumées en la faculté de souffrir sciemment". Il poursuivait en évoquant la figure du Christ mort pour tous les hommes et non pour une race particuliére en précisant: "Le sang du Sauveur, coulant de sa tête, de ses blesures sur la croix, quel sacrilége demanderait s´il appartient á la race blanche ou á une autre race?", et concluait par des phrases qui pouvaient difficilement s´accorder avec le pessimieme gobinien: "Si nous voulons portant tenter de trouver quelque espoir pour l´avenir du genre humain malgré tous les effrois dont nous avons parlé, nous n´aurons qu´á fixer notre attention sur la possibilité de celui-ci..., il serait possible qu´une égalité génerále des races -qui se ressemblent actuellement par suite de leurs mélanges- ne nous conduisit pas tout de suite, il est vrai, á un ordre éthique; mais que cette égalité se fondât sur un consentement moral universel, tel que nous pensons que le veritable christianisme est appelé á en réaliser un."

"...Qu´avait-il voulu dire? En fait, Wagner posait la question suivante: existe-t-il une race supériere? Gobineau le croit, disait-il, et designe dans ce role la race aryanne. Mais por Wagner cette race de héros est mue par le vouloir-vivre egoiste, c´est a-dire cette illusion qui rend l´homme toujours insatisfait de son existence, le pousse á áliener sa liberté et á dominer ses semblables. Il n´y a donc pas pour Wagner de race supérieure veritable, mais il y a en revanche des êtres d´elite, les saints, dont le Christ est la figure la plus noble. Ces êtres sont animés par la compassion envers leurs fréres et le sens de la souffrance universelle qui leur fait decouvrir l´unité de l´espece humaine. C´est grace au dépassement de soi qui vainc l´egoïsme que l´humanité, en trouvant son unité, pourra être régénerée.

"...En définitive le racisme fataliste de Gobineau n´a pas entamé la foi wagnérienne selon laquelle le salut est accordé a tous les hommes pour peu qu´ils croient á sa possibilité et le désirent réellement. Par son rôle de repoussoir, la lecture de Gobineau a été, pour Wagner, une experience importante. Elle lui a permis de raffermir sa foi en l´humanité et d´affirmer plus fortement encore sa conviction en la solidarité qui unit tous les êtres devant la soufrance. En étudiant les textes avec humilité et bonne foi, on constate que Wagner peut être accusé de bien des fautes, mais pas d´avoir été raciste. Et c´est á Gobineau, finalement, qu´il le doit."

Espero que a mí no me mande nadie al infierno. Un saludo.